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Vous trouverez ici quelques informations utiles sur le processus de deuil, quelques articles amenant à la réflexion pour comprendre ce par quoi nous passons lorsque nous perdons un être cher, ainsi que de petits conseils pour soutenir des proches  en deuil.

 

Communiquer avec un(e) ami(e) en deuil

 Voici quelques petits conseils utiles sur les choses à faire ou ne pas faire lorsqu’un(e) amie(e) se retrouve en deuil. Ces petits conseils sont tirés de Dawn Cruchet. 

A faire:

  • Ecouter sans jugement. 
  • Utiliser les mots « mort », « décédé » au lieu de « parti », « envolé » pour permettre d’accepter la réalité du décès. 
  • Utiliser le nom de la personne qui est morte.
  • Encourager l’expression des souvenirs
  • Permettre et encourager l’expression des sentiments du deuil. Il n’y a pas de bon ou mauvais sentiment.
  • Ne pas hésiter à dire:
    • « Je suis désolée »
    • « As-tu envie d’en parler? »
    • « Comment te sens-tu aujourd’hui? »
    • « C’est ok de pleurer. »
    • « Je te souhaite beaucoup de force et de courage »

A ne pas faire: 

  • Ne pas essayer de trouver quelque chose de positif sur la mort
  • Ne pas changer de sujet quand le nom de la personne qui est morte est mentionnée
  • Ne pas éviter de mentionner le nom du défunt de peur de raviver la peine. 
  • Ne pas juger les sentiments en utilisant des mots tels que « devrait »
  • Ne pas dire:
    • « Je sais comment tu te sens. »
    • « Je comprends. »
    • « Tu es chanceux, ça aurait pu être pire. »
    • « Ça ne peut pas être si terrible. »
    • « Au moins… »
    • « C’était la volonté de Dieu. »
    • « Tu es tellement fort(e). »

Les phases du Deuil

Nous connaissons tous de prêt ou de loin les cinq étapes du deuil d’Elisabeth Kübler-Ross. La première phase est celle de Déni lorsque nous ne voulons pas croire ce qui nous arrive afin de nous protéger. La deuxième phase est celle de la Colère lorsque l’on prend conscience de ce qui nous arrive, mais que l’on se révolte contre cette réalité qui est impossible à accepter. La troisième est celle de la Négociation avec le destin après avoir réalisé que la colère ne nous rendra pas ce que l’on a perdu. La quatrième phase est la phase de Dépression où l’on réalise peu à peu que l’on ne pourra pas ramener la personne qui est décédée et qui se caractérise par des sentiments de désespoir et d’impuissance. La dernière phase est celle de l’acceptation où le travail du deuil commence réellement. 

Ces phases du deuil décrites par Kübler-Ross sont circulaires, non pas linéaires, ce qui veut dire que lorsque nous nous sentons un jour dans la phase d’acceptation, il est tout à fait normal de se retrouver à un autre moment dans la phase de dépression ou de colère.

Le deuil est une réponse entièrement normale et saine à la perte d’un être cher et peut durer autant de temps qu’il faut à chaque personne. Il n’y a donc pas de règle par rapport au temps que dure le deuil, car il est unique à chaque personne. On ne peut guérir d’un deuil, (le deuil n’est pas une maladie), ni passer au-dessus de son deuil. On peut seulement s’ajuster peu à peu à la perte.

Le deuil est le processus le plus universel, mais aussi le plus douloureux qui soit…

On sait que l’on s’est ajusté à la perte lorsque l’on réussi à se souvenir sans ressentir de douleur.  

Les quatre tâches du deuil

(modèle de William Worden)

Pour aller au travers du processus de deuil et pouvoir peu à peu arriver à cet ajustement qui permet de se souvenir sans ne plus ressentir la douleur face à notre perte, il est important de se confronter à son deuil, à ses sentiments douloureux et de pouvoir trouver un endroit sûr où pouvoir les exprimer, que cela soit seul avec soi, avec un ami ou une écoute thérapeutique bienveillante. Il est normal d’avoir de la difficulté à se confronter à son deuil, car cela est extrêmement douloureux. Il est fréquent que l’on entre au début en mode automatique afin de se préserver de la douleur et de remplir ses journées pour ne pas avoir à penser à notre perte.  

Cependant, mettre son deuil de côté trop longtemps peut être encore plus douloureux à long terme (amenant alors le deuil à se « congeler ») et peut amener à des difficultés plus difficiles à résoudre par la suite. Il est avant tout important de s’écouter et d’identifier ses besoins. Le mode automatique est peut-être aussi important pour une veuve qui vient de perdre son mari et qui a trois enfants à nourrir pour pouvoir continuer à faire vivre sa famille. Cependant, ce mode ne doit pas réprimer les émotions que l’on a peur de voir émerger. 

Quatre tâches du deuil sont proposées pour aller au travers du processus de deuil:

1) Accepter la réalité de la perte

Afin d’accepter la réalité de la perte, la confrontation à celle-ci est importante. Voir le corps du défunt, utiliser le mot « mort », ainsi que le nom du défunt et parler de la personne décédée rend la situation de perte réelle.  

2) Ressentir la douleur du chagrin

Il est important de reconnaître tous les sentiments qui émergent lors de son processus de deuil. Il n’y a pas de bons ou mauvais sentiments. Les sentiments sont simplement là et attendent juste d’être pris en compte. Plus on réussit à reconnaître ses sentiments, plus l’énergie de ceux-ci s’atténue, comme le décrit si bien Christophe Fauré avec sa métaphore de l’onion. Chaque fois que l’on parle de sa perte, c’est comme si l’on enlevait une couche de l’onion pour que finalement l’énergie des émotions douloureuses se dissipe au fur et à mesure du temps. Au contraire, si on refoule ses sentiments, ceux-ci resteront figés dans le temps en attendant d’être reconnus. Cependant, il est souvent plus difficile de décongeler ces sentiments après coup que de les vivre lorsqu’ils demandent d’être vécus. Il est bien sûr important de choisir le moment où exprimer ces sentiments et les personnes avec qui les partager. 

3) S’ajuster à un environnement sans son être cher

Lorsqu’un être cher meurt, la relation ne se termine pas, elle change. Il est important d’identifier les changements dans notre vie et de reconnaître les rôles que notre être cher occupait. Tout cela nous permet de nous redéfinir par rapport au monde qui nous entoure et peu à peu de s’y adapter et d’y retrouver notre place.

4) Trouver une place dans son coeur pour son être cher et avancer dans la Vie

Il est possible de continuer la relation avec son être cher au travers de pensées ou souvenirs passés. On ne ressent plus aussi fréquemment l’envie de pleurer ou cette forte douleur dans la poitrine et on peut plus facilement se remémorer les souvenirs avec le défunt sans la douleur associée. On a trouvé une place pour notre être cher dans notre coeur.